Mathilde ?
ou l’envers de la honte
En librairie depuis le
4 septembre 2024
Un jour, j’ai raconté quelque chose.
Quelque chose que je n’avais jamais raconté. Une chose sale, humiliante, honteuse. Que je savais, et que j’avais oubliée en même temps.
Que je voyais depuis toujours et que je n’avais jamais regardée.
Que j’avais vécue sans la comprendre. Parce qu’elle ne se comprenait pas.
Une chose qui rend fou. Qui rend malade.
Une chose insensée. C’est-à-dire dénuée de sens.
Une chose à laquelle j’avais du mal à croire.
Une chose floue,
qui en contenait beaucoup d’autres, encore plus floues,
encore plus incroyables, encore plus sales.
Une chose qu’il ne fallait pas dire – sous peine de mort.
Une chose qu’il fallait dire – pour survivre.
Et ma vie a commencé à changer.
Ce qui était pire, pire que l’intrusion,
pire que la douleur, pire que la violence,
pire que la confusion, pire que la trahison,
pire que l’injustice, pire que la négation.
Ce qui était pire que tout,
et qui me réduisait à néant,
c’était l’indifférence.
À quoi sert ce livre ?
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Ce recueil de textes et de fragments est d’abord un cri du cœur, où Mathilde Laguës nous livre pour partie son histoire personnelle. Une histoire désespérément classique, avec une petite fille victime d’inceste, qui se croit coupable et indigne d’amour. Une petite fille qui ne peut pas mettre de mots sur ce qu’il se passe, tellement c’est incompréhensible, et qui ‑s’invente des histoires pour survivre. Une adolescente qui fait éclater la vérité enfin, avec pour conséquence le rejet par sa famille. Une femme enfin qui se reconstruit grâce à l’amour porté à ses enfants, et aussi aux mots.
Car il s’agit bien ici de danser avec les mots, leur mélodie, leur rythme, pour dire, et aussi cacher parfois, pour donner à ‑ressentir le désarroi, faire partager des espoirs, des avancées, des rechutes, et surtout explorer le désir de vivre.
Dans ces textes lumineux, des éclats de vérité qui peuvent concerner tout un chacun, des petits bouts de vies qui ‑ressemblent à celles autour de nous, transcendés par une délicate forme poétique.
Blandine Stintzy, Recension extrait de La Jaune et la Rouge, septembre 2024.
Après le ciel (roman)
L’enfant, il chute, il rêve, il court.
Violette, elle pédale, elle pleure, elle se perd.
Mireille, elle parle, elle épluche, elle entend une voix.
Trois personnages, trois générations, aux prises avec
la brutalité de l’existence dans tout ce qu’elle a de plus douloureusement ordinaire.
Un enfant, une mère célibataire, une vieille dame.
Ce qui les relie : ce quartier dans lequel ils habitent,
ce trou dans lequel ils s’enfoncent, ce rêve qui les rattrape toujours.
De leurs solitudes crues, ils vont tisser, brin par brin,
une trame d’humanité.
Paru en novembre 2023
Le mot de l’éditeur
Après le ciel est un livre stéréophonique. Chacun des deux récits qui s’y enlacent peut être lu pour lui-même. Mais c’est leur synthèse qui donne son relief à cette « Vie mode d’emploi » d’aujourd’hui à laquelle Mathilde Laguës nous invite.
Stéréophoniques, les personnages le sont également. Aucun n’est d’un seul bloc. Violette, la mère célibataire, navigue entre dépit et espérance, lassitude et combat, tant en amour qu’au bureau. À la façon de ce Paris si présent dans ce roman urbain, elle fluctue mais ne sombre pas. Pio, un presqu’enfant des rues, fait comme Alice des allers-retours à travers le miroir pour supporter son sort. Et Mireille, la vieille dame à la recherche de son paradis perdu, n’accepte le présent qu’en souvenir du passé. Quant aux autres figures, la plupart présentent aussi à la fois une face engageante et une autre plus sombre. Seuls les deux enfants de Violette semblent échapper à ce dédoublement. Mais pour combien de temps ? se demande-t-on au vu des pesanteurs familiales dont ils doivent s’accommoder.
Il est un protagoniste qui ne parle pas mais qui en dirait long s’il le pouvait : c’est l’escalier qui relie les appartements de Violette et Mireille. Passerelle entre les générations, il assure tout autant le passage d’une humeur à l’autre.
Voilà le message que nous délivre, dans la vérité de ses scènes de la vie quotidienne, le roman de Mathilde Laguës : quand le ciel s’assombrit, prenez l’escalier et changez d’étage !
Apprivoiser l'iceberg émotionnel (psychologie, développement personnel)
D’où viennent les blocages qui nous empêchent d’avancer sereinement dans la vie ? Comment s’en libérer ? Pourquoi nous trouvons-nous limités dans nos comportements, face à des symptômes qui nous dérangent ?
Paru en janvier 2021
Parfaite alliance entre érudition et intuition, ce livre imprégné d’un profond humanisme aborde toutes ces questions avec franchise, finesse et subtilité. C’est à travers de nombreux exemples de “la vraie vie” que l’auteure nous emmène tour à tour visiter les ressorts psychologiques de notre relation au travail, aux autres et à nous-même. Elle nous apprend à regarder chacun avec plus de profondeur et de bienveillance.
Mathilde Laguës possède le don de rendre limpides des notions complexes. Dans ce livre, elle nous présente en toute simplicité et de façon détaillée sa démarche au service de l’épanouissement de la personne, dans le respect du caractère précieux et unique de chaque vie. Passionnant voyage au cœur de la psyché, cet ouvrage se dévore comme un roman.
À la lecture de ces pages, nous comprenons, pas à pas, que ce qui nous dérange contient un message qui provient de la sagesse de notre propre vie, et nous montre le chemin vers nous-même. Plutôt que de chercher à devenir, à tout prix, conformes à ce que nous pensons devoir être, ce texte nous invite à devenir ce que nous sommes profondément, à faire apparaître la meilleure version de soi.